Carnet d'Olivier Bordais - Bombay (Mumbai) le 21/10 - 11h
Hier à Surat, la soirée s'annonçait très calme et l'objectif était d'aller dormir au plus vite. Dans cette province, aucune chance de s'enivrer, l'alcool y est interdit. Donc dîner au Coca. Deux musiciens, eux aussi, très fatigués tentent péniblement de nous réveiller. Nous sommes les seuls dans le restaurant.
Alors que tout semblait nous pousser vers notre lit, Vinai nous propose de le rejoindre à une fête traditionnelle hindou. Banco ! Nous arrivons dans la salle des fêtes du coin, des milliers de personnes dansent avec, pour la plupart des costumes traditionnelles. Un groupe folklorique survitanimé balancent une profusion de décibels. C'est vraiment magnifique, des couleurs partout, des tout jeunes, des ados, les parents et les grands parents se trémoussent subtilement sur le dance floor local. Ils ont une sacrée santé, la musique ne s'interrompt jamais et va crescendo jusqu à une heure du matin. C'est une religion gaie et je ne vois que de la joie. Inimaginable chez les catholiques ! Nous sommes les seuls étrangers et recevons plein de sourires complices.
Une petite pause magique.
L'arrivée à Bombay ce matin est moins magique. Nous survolons les bidonvilles pendant 10 mn. Cette ville est tentaculaire (15 millions d'habitants). Nous évoquons avec Vinai le sort de ces milliers de paysans qui arrivent tous les jours à Bombay en quête d'une vie meilleure et qui viennent malheureusement grossir les rang des miséreux. Comment nourrir demain 2 milliards de personnes si tous les paysans quittent leur terre ?
En voyant ces bidonvilles, je pense immédiatement à un film magnifique La cité de la joie avec Patrick Swayze tourné à Calcutta. Dur mais sublime. A voir. Disponible dans tous les Espaces culturels Leclerc.
Ce midi, nous tentons une aventure : Le vin indien. Une aventure sans lendemain !
En face de ma chambre une tour se construit. Je vois des ouvriers se balancer sur des échafaudages en bambou à 30 m du sol sans aucune sécurité (filet, harnais...). Mais où est donc passé la CRAM ? De quoi filer une crise cardiaque à un inspecteur du travail français.
Cet après midi, on souffle ! Ouf.
Des voix s'élèvent de très loin parce que je ne montre pas assez de crevettes. Elles arrivent enfin...
Avant dernier chapitre : La ferme
Les fermes sont composées de grands bassins (ou miroirs) de 1 hectare à plus de 20 hectares. On va pomper de l'eau soit dans la mer ou le plus souvent dans les mangroves. Cette eau est renouvelée en permanence pour apporter le maximum de nutriments et surtout diminuer la quantité d'alimentation.
Le prix de revient d'une crevette est composée à 70% par son alimentation. Nous contrôlons tous les ingrédients, essentiellement de la farine de poisson, du maïs, du blé et du riz concassé. La belle restera entre 60 jours et 180 jours selon la taille souhaitée. Il lui faut une eau à 25° sinon elle ne grossit plus.
Nous sélectionnons des fermes avec un élevage extensif (5/10 animaux au m2) ou semi-extensif (maximum de 50 animaux au m2). Je peux vous rassurer, les fermes que nous choisissons sont très sérieuses. Pour tout vous dire, on pourrait aussi acheter moins cher mais après... c'est l'inconnu.
Nous contrôlons ces exploitations plusieurs fois par an (audit techniques et sociaux) grâce avec notre équipe Siplec de Chennai et nous mandatons des sociétes spécialisées type SGS ou Veritas. Nous ne laissons rien au hasard !
Je peux vous affirmer qu'il n'y a pas un distributeur en France qui va aussi loin dans la sélection et le contrôle. Nous refusons de travailler avec des intermédiaires ou grossistes, car nous ne contrôlons pas la filière.
Demain dernier jour, deux usines de langoustes et retour sur la France.
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