L’engagement Les E. Leclerc bretons : Lait de Bretagne intègre la marque Eleveurs de Bretagne

Actu - Crise du lait - avril 2013

La crise gronde et les esprits s’échauffent, non pas pour polémiquer mais pour construire ensemble des ouvertures sur un horizon meilleur. Le mouvement E.Leclerc veut faire fi des polémiques et des attaques pour sortir de l’impasse dans laquelle la crise du lait a installé ses producteurs. Aujourd’hui, il est nécessaire d’explorer les voies de la solidarité plutôt que de donner écho aux voix de l’agressivité. Les adhérents E. Leclerc ont décidé de mobiliser leurs forces et d’encourager tous les acteurs de la filière à faire acte de solidarité pour aider les producteurs à passer la crise. Simple discours ? Bien au contraire, les propositions sont concrètes et les initiatives déjà en ordre de marche.

 

La grande distribution n’est pas dans une relation bilatérale avec les producteurs de lait ! Une évidence diraient certains ? Et pourtant, ces dernières semaines, les actions et discours tendent à montrer une réalité raccourcie de la filière pour stigmatiser un conflit frontal entre le monde agricole et les distributeurs. Rappelons-le, il faut compter indiscutablement avec les industriels-transformateurs, car le lait de consommation ne représente que 10% des volumes de lait collectés. La grande majorité de la production part dans la fabrication de yaourts, fromages, mais aussi lactosérum, caséine, poudre de lait, généralement destinés à l’export. Et l’enseigne Leclerc ne pèse en soit que 15% de ces 10%. Autant comprendre tout de suite que la distribution - et encore moins l’enseigne à elle toute seule - ne tient pas les manettes pour fixer le prix du lait qui est essentiellement déterminé par les cours mondiaux de ces produits dérivés.

 

Pour autant, le groupement des indépendants Leclerc et l’ensemble de ses adhérents se sentent éminemment concernés par cette crise conjoncturelle. Tout en appelant l’ensemble des entrepreneurs de la production laitière à prendre également leurs responsabilités, ils ont décidé d’apporter leur aide en trouvant des actions concrètes et immédiates pour démontrer leur solidarité aux éleveurs touchés par la hausse des charges pesant sur la filière lait.

 

Des propositions au niveau national : un fonds d’aide exceptionnel

En quelques semaines, les Centres E. Leclerc ont accepté deux hausses de prix portant l’effort à + 4,39% en moyenne par rapport à 2012 et ont fait la proposition de fixer un prix dit "artificiel", c’est-à-dire déconnecté du marché, mais favorable aux producteurs de lait qui appellent à une revalorisation de 2 à 3 centimes d’euros par litre de lait. Mais comme ce fut déjà le cas il y a quelques années, le risque est que l’enseigne se fasse épingler par la DGCCRF, l’Autorité de la Concurrence, pour entente commerciale. A moins que l’Etat n’accepte d’être cosignataire d’un accord - ce qu’il refuse pour l’instant - cette solution peut vite être caduque.

 

Pour éviter toute polémique juridique, le groupement E. Leclerc a également fait la proposition d’un abondement d’un fonds exceptionnel total de 180 millions d’euros pour soutenir les producteurs de lait. Un montant qui correspond à la valeur du volume de 3 mois de lait collecté sur le territoire national, majoré d’une hausse de 3 centimes par litre demandée par la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait). Cette enveloppe serait constituée par chaque partenaire de la filière et représenterait pour les adhérents E. Leclerc, plus de 12 millions d’euros, soit plus de la moitié de l’enveloppe proposée par les pouvoirs publics. Les Centres E. Leclerc attendent un retour sur cette proposition, la création d’un cadre juridique légal, l’assurance par le médiateur de la République de l’implication équitable de tous les intervenants de la filière et de la juste redistribution aux producteurs laitiers.

Mais qu’en sera-t-il de la décision à cet appel, des intermédiaires comme Nestlé, Danone, Lactalis… les puissants transformateurs à qui la grande distribution achète la plupart des produits laitiers conditionnés et transformés ? La balle est dans leur camp.

 

Des propositions au niveau régional : la marque Eleveurs de Bretagne étend sa gamme avec Lait de Bretagne

Le groupement Leclerc, contrairement au système du commerce intégré dont les capitaux appartiennent à des groupes financiers (dont les fameux fonds de pensions…) puise sa force dans son réseau d’indépendants. Les dirigeants des magasins E. Leclerc ne sont pas assujettis à des décisions standardisées mais, sont des chefs d’entreprises ancrés dans leur région qui prennent des décisions au regard des réalités économiques nationales et régionales. C’est forte de cette dynamique de terrain, que l’enseigne peut se targuer d’avoir maillé un réseau d’alliances locales impressionnant (relations en direct de producteurs locaux avec les magasins E. Leclerc de sa région). C’est cette même politique de proximité qui a permis aux E. Leclerc bretons de développer la marque Éleveurs de Bretagne dont le principe est simple : soutenir l’agriculture régionale en la favorisant. Cela sous-entend une réalité économique incontournable pour le monde paysan : mieux rétribuer les producteurs, valoriser leurs revenus pour leur permettre de mieux vivre de leur métier.

 

La marque permet deux choses : de dire au consommateur que le produit qui porte la mention Éleveurs de Bretagne, répond à un cahier des charges strict qui garantit son origine, sa qualité et son exploitation bretonne. Cette marque déclinée pour la viande connaît aujourd’hui un essor constant car elle répond à une demande accrue du consommateur de transparence des filières, ainsi qu’à sa volonté d’acheter régional pour préserver une économie de proximité. Si le consommateur accorde le même accueil au lait qu’aux autres productions bretonnes de la marque Éleveurs de Bretagne, c'est l'assurance d'un gain pour les producteurs de lait bretons partenaires.

 

Pour apporter une réponse régionale aux producteurs de lait, les adhérents E.Leclerc bretons souhaitent étendre la gamme d’Eleveurs de Bretagne au lait de consommation, puis aux beurres, à l’emmenthal et aux œufs. Ils ont donc adressé un courrier au Préfet pour présenter officiellement ce projet qui sera très rapidement opérationnel et connaîtra une vaste promotion dans les magasins de la coopérative Scarmor. Du 100% breton qui va garantir aux producteurs de lait bretons, une meilleure valorisation du fruit de leur travail.

 

Cette marque est également l’occasion pour le consommateur d’exprimer lui aussi sa solidarité aux producteurs en choisissant un lait, dont le premier critère ne sera pas le prix le plus bas, mais bien son origine bretonne et la garantie de donner un coup de pouce en faveur de l’économie de sa région et de la vitalité du monde agricole. Ce qu’il a fait déjà et continue de faire avec les produits estampillés Produit en Bretagne.

 

La marque Lait de Bretagne est pour les E. Leclerc de l’Ouest, une démarche de partenariat régional qui associe les adhérents Leclerc, les producteurs de lait et les consommateurs. Stigmatiser l’opposition systématique entre agriculteurs et distributeurs est stérile. Les adhérents E. Leclerc cherchent des solutions à cette crise qui ne profite à personne. Il est urgent de créer des proximités plutôt que d’entretenir les fossés. D’autres passerelles entre producteurs, distributeurs et consommateurs sont à envisager, dans le même esprit collaboratif que ces opérations de dégustation de lait qui ont eu lieu il y a quelques années dans les magasins E. Leclerc. Ces opérations connurent un grand succès et ont marqué alors une petite augmentation de la consommation de lait qui n’était pas retombée. A nous tous d’œuvrer pour un retour du printemps du lait !


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