Solidarité
Alors que le débat gronde sur la pertinence de poser la question d’une définition stricto sensu de l’identité nationale, un groupe identitaire breton pollue le web en toute impunité avec des propos racistes d’une violence rare, ravivant avec verve les vieux démons de quelques branches du mouvement autonomiste breton. En février dernier, le sonneur breton Yannick Martin faisait l’objet d’une attaque nauséabonde du groupuscule d’extrême droite BREIZ ATAO qui vilipendait son titre de champion de Bretagne de bombarde, à cause de la couleur de sa peau et de ses origines étrangères. En dépit d’une plainte déposée en février dernier par l’Assemblée des sonneurs de Bretagne soutenue par le Conseil régional et l’Union Démocratique Bretonne, l’ancienne revue fasciste des années brunes, devenue site internet, persiste et signe. Aujourd’hui c’est une candidate aux cantonales de Brest, Marie Gueye, qui est visée pour la couleur de sa peau. Vidéos, articles, appel à la délation et à la haine raciale, le GWEN HA DU version Breiz Atao, passe du côté obscur…
Site Breizh Atao, La ligne des Droits de l'homme interpelle la justice
Bretagne au coeur s’associe aux nombreux messages de soutien déjà exprimés à notre sonneur champion de Bretagne, Yannick Martin, qui représente si bien le dynamisme et la richesse de la culture bretonne. Nous conspuons toutes les attaques racistes et discriminatoires perpétrées contre Yannick Martin et Marie Gueye. Le caractère d’un Breton ne se mesure pas à sa couleur de peau, à ses gènes ou sa naissance. Pour preuve justement, l’incroyable histoire de Yannick Martin et de son frère jumeau Tangi Josset, tous deux nés en Amérique du Sud et adoptés par deux familles bretonnes différentes, qui se sont retrouvés un jour, grâce à leur amour pour la culture bretonne et la pratique de la bombarde pour l’un et du biniou pour l’autre. On ne pourrait mieux illustrer ce qu’est la celtitude et ce que la Bretagne de cœur inspire. Notre drapeau, le Gwen ha du, du nom des ses couleurs, arbore fièrement ce métissage qui témoigne d’une Bretagne dont l’ouverture et la tolérance sont des valeurs fondamentales.
Alors que fait la censure nous direz-vous ?
Elle se heurte sans doute à l’origine étrangère du site de "Bretagne toujours"… Car il n’est pas vraiment pure souche le "Breiz Atao". Les vaillants défenseurs de "l’Etat national breton" ont préféré ancrer leur site à l’étranger et émigrer leur rédaction aux Etats-Unis, pour défendre… de loin, une terre qu’il voudrait voir fermer aux mouvements des populations. Une contradiction qui ne semble pas gêner ses responsables mais qui porte handicap à la justice pour agir. Pourtant, il s’agit bien de cybercriminalité dans les textes. L’accès en France à d’autres sites néo-nazis hébergés à l’étranger, a pu être bloqué par la justice… pourvu que la pression médiatique, politique et populaire puisse accélérer le mouvement.
Bretagne au coeur se devait de clamer haut et fort son dégoût pour des propos qui souillent le drapeau breton et sont aux antipodes des valeurs que porte la Bretagne. Nous croyons en la force de notre région, pour ses capacités à colorer sa culture de la richesse et de la diversité de ses Bretons qui l'animent, qu'ils soient de souche ou de coeur.
Justice est rendue : Boris Le Lay, fondateur du site nationaliste breton Breizh Atao, a été condamné lundi 24 juin 2013, pour diffamation et incitation à la discrimination raciale par le tribunal correctionnel de Quimper.
Sa peine s’élève à 18 mois de prison avec sursis et à plus de 10 000 € de dommages et intérêts à l’encontre d’un artiste quimpérois et de deux élus bretons.
>>A l'époque des faits Bretagne au cœur avait pris position et reçu par la suite des attaques discriminatoires à l'encontre du président de la coopérative des Leclerc bretons.
OUEST-FRANCE > Le créateur de Breizh Atao condamné
Écrire commentaire