La Laiterie Le Gall, installée à Quimper depuis 1923, est une PME familiale bretonne qui travaille selon une méthode de maturation traditionnelle. Elle compte aujourd’hui 46 salariés et continue à collecter son lait à 50 km à la ronde de Quimper. Malgré une inflation des prix des produits laitiers, la Laiterie Le Gall affiche une progression de ses ventes au sein notamment des Centres Leclerc de la coopérative Scarmor. La raison ? Sans conteste, le plébiscite du consommateur pour les produits laitiers de la marque dont la qualité et la tradition n’est plus à prouver. Petite analyse de la situation avec Frédérick Bourget : Directeur marketing du groupe Sill et DG de la Laiterie Le Gall de Quimper.
> Comment ressentez-vous l’augmentation des coûts de la matière première ?
La progression de nos ventes s’explique en partie parce que la Scarmor est un client historique avec lequel la Laiterie Le Gall travaille depuis toujours. Mais c’est d’autant plus satisfaisant de constater cette évolution positive de nos ventes avec un client "mature", que cela démontre l’engouement des consommateurs pour nos produits. Il faut savoir que dans nos métiers, on suit les volumes avant le chiffre d’affaires, c’est le véritable indice de performance qui quantifie la demande. L’indicateur Chiffres d’affaires peut être biaisé par la fluctuation des cours de la matière première.
La Laiterie Le Gall est depuis sa création spécialiste du beurre de baratte, de la crème fraîche et du lait de tradition. Il n’y presque pas de transformation et une grande partie du prix de revient est lié à la matière première. L’augmentation des prix nous pénalise bien évidemment et nous inquiète autant que nos clients. Nous espérons une stabilisation des cours mais rien ne laisse présager cette tendance. Les produits laitiers connaissent actuellement une demande croissante au niveau mondial. Il ne s’agit pas d’un contexte purement national.
Sécheresse, recherche de matière première, dynamisme économique des pays émergents comme la Chine ou l’Inde, conflits internationaux et réalités géopolitiques, les composantes de l’instabilité de la situation sont complexes. Et vue de Quimper, l’augmentation des prix n’est pas simple à gérer et les répercussions sont réelles et concrètes pour notre PME.
> Quelle est votre stratégie pour faire face à cette situation d’inflation ?
Les prix augmentent mais la question n’est pas de savoir qui y gagne mais plutôt comment construire l’avenir d’une PME dans ces conditions. Il n’est pas possible de digérer des hausses aussi importantes du prix de la matière première pour une petite entreprise, il faut juste expliquer de façon pédagogique à nos clients que ces hausses doivent être passées. Je suis un consommateur moi aussi. Je ressens bien cette difficulté, comme tout le monde, quand il faut faire face à l’augmentation du prix du carburant, de l’électricité ou du gaz. Nos producteurs laitiers sont aux aussi pénalisés par ces hausses. Mon travail est de tout faire pour construire la pérennité de l’entreprise et sortir de cette situation indemne. Ce qui est sûr, c’est que notre activité est intimement liée au dynamisme économique de notre région et des producteurs bretons. C’est l’esprit que nous défendons au sein de Produit en Bretagne.