Kermené : Actus


Après Kermené, l’achat à livraison différée fait son entrée au Marché du porc breton

Le Marché au cadran de Plérin ©Ouest-France
Le Marché au cadran de Plérin ©Ouest-France

On l’oublie parfois, mais le prix du cochon est soumis aux lois de l’offre et la demande au Marché du Porc breton (MPB) de Plérin. Depuis presque 40 ans, le marché au cadran fixe le cours du porc lors de deux marchés hebdomadaires, le lundi et le jeudi. Un système transparent qui régie les enchères entre abatteurs et groupements d’éleveurs.

Expérimenté par Kermené depuis mars 2011, un nouveau mode de commercialisation va désormais être proposé au MPB : un marché à livraison différée.

 

A Kermené, l'un des plus importants sites européens d'abattage, de découpe et de transformation de produits carnés, l’expérience de l’achat à livraison différée a débuté en mars 2011, avec un groupement de producteurs locaux. Le principe est simple et contractualisé comme l’explique Pascal Leroy, responsable de la filière porc chez Kermené : « Nous travaillons sur ce projet depuis fin 2010 avant sa mise en place en mars 2011. L’objectif de ce nouveau mode de commercialisation est de permettre l’achat de porc à prix fixe, pour une quantité fixe mais à livraison différée. Nous faisons une proposition sur une semaine précise à un prix d’achat précis au groupement avec qui nous travaillons. Celui-ci transmet à ses adhérents éleveurs, qui, s’ils sont intéressés, nous proposent pour cette date là, un nombre de cochons dont ils connaissent déjà le prix ». L’expérience a montré rapidement son intérêt pour les trois principaux acteurs de la filière porc : l’éleveur, le groupement et l’abatteur. Ce dernier trouve là un outil de sécurisation lorsqu’il est dans des périodes de forte activité nécessitant un approvisionnement important. L’éleveur, qui utilise déjà ce système d’achat différé pour les céréales, gagne en lisibilité sur l’avenir. Les groupements quant à eux, loin de voir émerger un système qui affaiblirait le MPB, ont au contraire été demandeurs de la mise en place de cet outil au sein même du marché.

 

Un outil de commercialisation complémentaire au MPB

 

« Si nous avons lancé ce complément de mode de commercialisation au sein de Kermené, il était indispensable que le MPB reprenne la démarche à son compte en devenant son organisateur. Le MPB étant l’instance référente pour tous les éleveurs », explique encore Pascal Leroy. C’est ainsi qu’à partir du mois de novembre, à Plérin, les enchères seront ouvertes via Internet. Les éleveurs proposeront des lots de porc à une date de livraison et un prix minimum attendu. Les acheteurs n’ont pas connaissance de ce prix. Leur offre de prix s’effectuera par enchère progressive. Le lot sera attribué à l’acheteur ayant proposé le meilleur prix sous réserve qu’il ait au moins atteint le prix attendu par l’éleveur. Une première en Europe pour un marché qui doit encore faire ses preuves, même s’il ne peut concerner qu’une petite partie des échanges. « Cette mécanique d’achat reste marginale et totalement complémentaire du MPB qui est le marché référent. Elle peut être amenée à évoluer dans le temps mais dans une moindre mesure », précise Jacques Le Gall, Président de Kermené et adhérent Leclerc de Gouesnou. « Kermené fournit l'ensemble des magasins de l'enseigne E. Leclerc en produits de boucherie et de charcuterie, destinés à la fois à la vente traditionnelle à la coupe et aux rayons libre-service. Nous sommes au cœur de la filière porcine et il est important pour nous de trouver des outils et des systèmes qui permettent à tous les acteurs de travailler correctement. Le marché à livraison différé a le mérite de nous garantir notre approvisionnement pour répondre aux demandes des Leclerc et des régions, tout en assurant aux éleveurs la garantie dans le temps du prix payé à l’enlèvement ».

 

Il fallait la volonté de tous les maillons de la chaîne, pour voir cette démarche initiée par Kermené, aboutir au MPB. Aujourd’hui, un mode de commercialisation complémentaire à l’existant s’ouvre et devrait, s’il prend vie, permettre d’offrir plus de lisibilité sur les prix pratiqués quelques mois après.


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